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27 juillet 2008

CAPITALISME CONCURRENTIEL ET CAPITALISME MONOPOISTIQUE

CAPITALISME CONCURRENTIEL ET CAPITALISME MONOPOISTIQUE

INTRODUCTION

Le capitalisme est un système économique et social dans lequel des agents économiques (les entrepreneurs) détiennent les moyens de production et permettent que cette production soit échangée sur un marché.

Le capitalisme, tel que l’avaient analysé Marx puis Schumpeter, s’était présenté tout d’abord – depuis le début du XIXe siècle jusqu’aux environs de 1880 – comme un régime économique de libre concurrence fondé sur l’appropriation privée des moyens de production et se développant dans le cadre d’États-nations.

Sous la poussée d’un développement technique nécessitant des investissements de capitaux de plus en plus importants, le capitalisme concurrentiel du XIXe siècle allait céder la place à une forme de capitalisme monopolistique basée sur la rationalisation sans cesse accrue de la production, dont l’organisation et la direction devaient revenir à l’État lui-même et non plus aux seules personnes privées. L’entrepreneur de la période pionnière du capitalisme, allait progressivement disparaître au profit d’une nouvelle classe dirigeante : la bureaucratie – composée des directeurs, ingénieurs, techniciens et administrateurs des grandes firmes d’État.

La majeure partie de cette étude sera consacrée à la théorie de K. Marx puisque c’est lui qui a fait de ce système de production une étape d'une histoire de l'humanité marquée par la lutte des classes, symbole du triomphe de la bourgeoisie sur la noblesse, mais condamné à être renversé par le prolétariat.

Qu’est ce que le capitalisme ? Qu’est ce que le capitalisme concurrentiel et le capitalisme monopolistique ? Comment sont-ils apparus, sur quoi se fondent ces systèmes et quelles ont été leurs conséquences sur les sociétés ?

Pour mieux cerner le capitalisme, on essaiera d’abord de présenter le capitalisme : son apparition, ces fondements, pour ensuite voir la transformation de ce système en capitalisme concurrentiel puis en capitalisme monopolistique.

1-    Le capitalisme

La notion de capitalisme (peu à peu remplacée par l’expression Economie de Marché à la fin du XXème siècle) est apparue avec la révolution industrielle et le développement du machinisme. Lors de cette période, le développement de l’industrie a provoqué un important mouvement de capitaux et une augmentation de l’offre dans certains secteurs au taux de profits élevés. Trois classes sociales sont apparues : d’abord les propriétaires fonciers dont le revenu est constitué de la rente ; les entrepreneurs capitalistes forment la seconde classe et bénéficient d’un revenu (le profit) suite à leurs activités. Enfin, les salariés employés par les capitalistes obtiennent un salaire. C’est la naissance de la société capitaliste.

1. Qu’est-ce que le capitalisme ?

En théorie, Le capitalisme est un système économique fondé sur la propriété privée des moyens de production, le capitalisme se caractérise par la recherche du profit, l’initiative individuelle et la concurrence entre les entreprises.

Il existe trois grandes approches du Capitalisme :

a) Inspiration de MARX[1].

Le capitalisme est un mode de production dont le rapport social fondamental est le salariat : lorsqu’une partie de la population ne peut subsister qu’en vendant sa force de travail sur le marché. C’est la transformation de la force de travail en marchandise qui est au cœur du capitalisme. Pour MARX, toute économie marchande n’est pas capitaliste: échanges marchands entre producteurs individuels.

Pour MARX, le capitalisme est un mode de production qui assure un développement important des forces productives, mais dont l’existence est menacée à terme en raison de ses contradictions.

SCHUMPETER s’inspire de façon critique de Marx. Il met l’accent sur le rôle central de l’entrepreneur et des innovations.

b) La seconde approche identifie le capitalisme et l’économie de marché

Dans les institutions marchandes on désigne par les PDEM les pays que certains nomment capitalistes.

De nombreux économistes libéraux le définissent par la propriété privée du capital et de l’ensemble des instruments de production, la liberté d’entreprise, le droit de transmettre son patrimoine par héritage, la régulation par le marché.

Le capitalisme, ou économie de marché, est donc caractérisé par son caractère décentralisé et ce sont les mécanismes de marché qui assurent la compatibilité des décisions individuelles à travers les signaux véhiculés par le système des prix. Dans cette perspective, la liberté individuelle, l’efficacité et l’efficience sont simultanément assurés.

c) La troisième approche, développée par J.BAECHLER, met davantage l’accent sur les facteurs culturels et politiques

Pour BAECHLER, les expressions « développement économique », et capitalisme sont équivalentes, c’est le régime politique démocratique qui explique le capitalisme, car ce sont les mêmes principes qui sous-tendent les deux modes d’organisation : liberté individuelle, respect des droits (et en particulier des droits de propriété). Les libéralismes politique et économique sont indissociables et ils sont au fondement du capitalisme.

2.  Les fondements du capitalisme selon K. Marx

Le capitalisme est un régime économique, politique et social, qui selon la théorie de Karl Marx est régi par la recherche de la plus value grâce à l’exploitation des travailleurs par ceux qui possèdent les moyens de production et d’échange.

Pour pénétrer les mécanismes fondamentaux de l’économie capitaliste, K Marx se devait d’abord de préciser l’essence du capitalisme c à d d’établir la structure de base qui le constitue. Celle-ci repose sur le rapport capital / travail, et c’est ce rapport qui le distingue des autres rapports vécu

Ce dernier appariait comme le mobile de l’accumulation qui reproduit sans cesse le rapport capital /travail source de surplus que K Marx appelle plus-value. De là naît l’économie capitaliste sur la base de lois qui en assurent le fonctionnement historiquement et qui fondent les modes de production qui ont précédé le capitalisme.

La nature de ce rapport autorise le prélèvement d’un surplus en travail approprié par le détenteur de moyens de production, le capital, et qui s’exprimera sur un marché sous forme de profits en monnaie.

Avant d’aborder l’étude de celles-ci, il est nécessaire d’expliquer les mécanismes par lesquels la plus value est créée, les fondements de ces derniers sont à trouver dans la loi de la valeur

A-    la loi de la valeur

Comme pour les classiques, K Marx, suivant leur tradition, commence par élaborer la théorie de la valeur, base indispensable à la compréhension du fonctionnement du système dans son ensemble.

Comme pour les classiques aussi, K Marx, en traitant de la marchandise considère que celle-ci a une valeur d’usage (VU) et une valeur d’échange (VE). La première se confond tout simplement dans l’utilité qu’a une marchandise et K. Marx de dire « l’utilité d’une chose fait de cette chose, une valeur d’usage » par suite, les marchandises, de par leurs VU, se distinguent qualitativement les unes des autres.

Si le caractère d’utilité d’une marchandise est nécessaire pour l’échanger, ce caractère ne suffit pas pour rendre l’échange effectif. Pour rendre l’échange possible, il faut trouver quelque chose en commun aux deux objets pour permettre leur évaluation comparative et leur échange,

la VE

apparaît donc comme le rapport quantitatif comme la proportion dans laquelle des valeurs d’usage d’espèces différentes s’échangent l’une contre l’autre.

Reste à déterminer ces proportions dans lesquelles l’échange se fait c'est-à-dire les valeurs des marchandises les unes par rapport aux autres. K Marx avance alors la loi de la valeur. Celle-ci s’exprime ainsi : la valeur d’une marchandise par rapport à une autre marchandise est dans le même rapport que le temps de travail nécessaire à la production de l’une au temps de travail nécessaire à la production de l’autre ».

Le travail apparaît comme le fondement de la valeur et il en est la mesure de sorte que l’échange devienne possible sur la base d’une comparaison entre nombre d’heures de travail incorporées dans chacun des objets d’échange.

B-    Force de travail et plus value

Pour comprendre le mécanisme qui tend à la formation du surplus capitaliste ou plus-value, K Marx reprend les apports des classiques sur la notion de travail en les approfondissant. En effet, les classiques admettent, conformément à la théorie de la valeur qu’ils ont élaborée, que le travail est le fondement et la mesure de la valeur.  Marx accepte l’explication sur l’origine du profit, à savoir un prélèvement sur la valeur créée par le travail mais attribue ce fait à l’appropriation privée des moyens de production par le capitaliste. Pour le prouver, K Marx procède à la distinction entre travail et force de travail et en procédant ainsi il arrive à rendre compte de l’exploitation capitaliste.

La force de travail « comprend l’ensemble des facultés physiques et intellectuelles qui existent dans le corps de l’homme et qu’il doit mettre en mouvement pour produire des choses utiles ». Comme toute marchandise, la force de travail a une valeur déterminée par le temps nécessaire à sa production ou ce qui revient au même type nécessaire à sa production ou ce qui revient au même par le temps nécessaire à la production des moyens de subsistances devant permettre la reproduction de la force de travail.

Sur un marché, le détenteur de la force de travail, l’ouvrier, réalise la valeur d’échange de sa marchandise contre un salaire et cède en contrepartie l’usage de cette marchandise, c'est-à-dire le travail, au capitaliste. Cet échange fonde le rapport salarial et autorise l’exploitation.

En effet, suite à cet échange, le capitaliste dispose de l’usage de la marchandise, soit le travail et il en dispose à sa guise. Le temps restant non affecté à la production représente un temps supplémentaire approprié par le capitaliste, il s’agit d’un travail non payé ou plus value. La production de la plus value, a lieu au sein d’un acte de travail, celui-ci est initié par le capitaliste qui dispose d’un capital argent, A. avec cet argent, le capitaliste acquiert des matières premières et des équipements, ce que K Marx qualifie de capital constant C.

L’autre partie du capital est avancé sous forme de salaire. Cette partie du capital K. Marx l’appelle capital variable, V, le rapport du capital constant au capital variable est la composition organique du capital (C/V). La mise en œuvre de ces facteurs de production aboutit à la formation d’un produit Y. Y apparaît comme la somme de la valeur du capital constant, C, du capital variable V et de la plus value (Pv).

         Y= C + V + Pv


L’analyse du fonctionnement du capitalisme telle qu’elle est conçue par K. Marx semble être corroborée par les faits surtout avec la crise d e1929. Celle-ci, mettant en relief les contradictions inhérentes à ce système, montre qu’une crise de surproduction générale est possible, cas rejeté par les classiques, pour qui, il ne peut y avoir que des crises partielles.

2-    Le capitalisme concurrentiel

1-      Notion de Concurrence

La concurrence désigne le mécanisme selon lequel autant d’offreurs que de demandeurs se rencontrent sur un marché. Le prix est fixé à l’équilibre en tenant compte des intérêts, pourtant opposés des offreurs et des demandeurs.

Elle peut aussi être définie comme un système de prix, un par bien, tel que, à ces prix, il y a égalité entre l'offre et la demande (globales) de chaque bien, les offres et les demandes émanant d'individus (ménages, entreprises) qui adoptent un comportement de « preneurs de prix » (Price Takers).

2-      Apparition du capitalisme Concurrentiel

Dans l’Angleterre du 19ème siècle, là où le capitalisme était le plus avancé, deux principales causes furent à l’origine de l’apparition et du développement du capitalisme concurrentiel : D’abord l’adoption des idées de l’économiste Adam Smith (1723-1790). A. Smith prônait le libre échange des biens, d’après lui les prix doivent se former pour assurer le bon fonctionnement de l'économie, et ensuite ces prix s'imposent aux échangistes sur le marché. Smith choisit d'abord une mesure de la valeur des marchandises : la quantité de travail contre laquelle elles s'échangent (la monnaie est pour lui une mauvaise mesure). Il explique ensuite que le prix « naturel » d'une marchandise doit être la somme des revenus payés aux travailleurs, propriétaires de la terre et du capital employés pour la produire : c'est le prix nécessaire pour assurer la reproduction des moyens de production et la permanence des classes sociales dont le rôle est, pour Smith, essentiel à l'accumulation. Il montre alors comment le marché concurrentiel conduit les individus à respecter ces prix « naturels ». Enfin, il analyse la formation et l'évolution des différents revenus : salaire, profit et rente.

Un autre facteur a contribué développement du capitalisme concurrentiel, à savoir l’apparition, dans le droit coutumier au début du 19ème siècle de principes   s’opposant aux coalitions privées à caractère monopolistique tendant à restreindre le commerce et le libre échange ; chose interdite dans le droit coutumier anglais. Ces interdictions étaient importantes aussi bien en Angleterre qu’en Amérique du nord.

3-      Caractéristiques du système de capitalisme concurrentiel

A-    l’entreprise individuelle

L’analyse marxiste  du capitalisme repose toujours sur l’hypothèse d’une économie concurrentielle. Le capitalisme concurrentiel repose sur l’existence d’entrepreneurs individuels. En effet, la révolution industrielle a entraîné une transformation dans les mentalités, ce fut alors l’ère de l’individualisme et de la recherche du profit. Le progrès des libertés individuelles enregistré à la fin du 18ème siècle a entrainé une diminution du rôle de l’Etat, la législation à l’époque favorise l’initiative individuelle.

Dans une première étape, le capitalisme fut un capitalisme d’entreprises familiales de taille relativement petite. Cependant, pour faire face à la concurrence, et pour suivre l’évolution technologique, des investissements en équipements et machines étaient nécessaire pour la survie de ces entreprises ; c’est alors que c’est répandu le recours aux crédits bancaires et de les banques se sont multipliées les banques, et le système bancaire est devenu de plus en plus spécialisé (on a parlé de capitalisme bancaire). 

B-    Les nouvelles formes d’organisation du travail

Afin d’augmenter la productivité des employés, et pour se conformer à l’essence même de la théorie du capitalisme, les entrepreneurs ont mis au point des méthodes de rationalisation du travail.

La recherche de la plus value sur la force de travail s’est appuyée sur l’organisation scientifique du travail (OST) préconisée par Frederick Winslow Taylor (1856-1915), cette organisation a couvert plusieurs domaines :            les activités industrielles, commerciales ou de transit, et c’est intéressée l'ensemble de la hiérarchie des entreprises correspondantes. Taylor appuyait la décomposition d’un travail complexe en plusieurs tâches simples    et répétitives. Ce qui réduisait considérablement le temps alloué à la tâche et augmentait donc la productivité des travailleurs.

C’est le Fordisme qui a ensuite pris la relève. Le Fordisme a été au cœur de l'explication de la croissance de l'après-guerre, et de la crise des années 1970 et 1980.

Henri Ford a mis en place le travail à la chaîne, ce système permettait le recours à des ouvriers peu qualifiés et donc peu payés. Cette forme d’organisation du travail a eu des résultats spectaculaires quant à l’augmentation de la productivité et la réalisation de la plus-value.

4-      

La Crise

des années 1873 : La période de « vieillesse du capitalisme »

L’année

1873 a

connu une grande dépression : cette crise vient après une période d’expansion économique des années 1860 (période caractérisée par l’extension du réseau ferré et du développement spectaculaire de la sidérurgie). La crise a été marquée par un taux de croissance négatif de la production agricole (-0,42 %) entre 1875 et 1884 ; une baisse du taux de croissance de la production industrielle à 2,5 % après avoir atteint 3,52 % entre 1855 et 1864.

Les prix ont connu une chute inégalée à partir de 1872 : d’un tiers en moyenne sur l’ensemble des marchandises. De même, les profits ont connu une baisse importante, entrainant une contraction des investissements aussi bien dans le secteur agricole qu’industriel et partout la chute de la consommation est considérable.

A la suite de ces crises, les entrepreneurs ont cherché de plus en plus à réduire la compétition au niveau international en établissant des règles permettant de leur garantir sur les marchés, des protections et des privilèges. Ainsi, des accords entre les capitalistes sur les prix et sur les quantités se sont multipliés en prenant la forme de cartels et de trust (combines)           Ces ententes ont été utilisées par les entrepreneurs pour sauvegarder leurs profits en périodes de graves dépressions.

A la suite des crises qu’a connues le monde occidental, et sous la poussée d’un développement technique nécessitant des investissements de capitaux de plus en plus importants, le capitalisme concurrentiel du XIXe siècle allait céder la place à une forme de capitalisme monopolistique basée sur la rationalisation sans cesse accrue de la production, dont l’organisation et la direction devaient revenir à l’État lui-même et non plus aux seules personnes privées. L’entrepreneur de la période pionnière du capitalisme, celui qu’avait en vue Schumpeter, allait progressivement disparaître au profit d’une nouvelle classe dirigeante : la bureaucratie – composée des directeurs, ingénieurs, techniciens et administrateurs des grandes firmes d’État.

3-    Le capitalisme monopolistique

1- Notion de Monopole

C’est la situation d’un marché comportant un seul offreur (vendeur) face à un grand nombre de demandeurs (acheteurs potentiels). L’équilibre sur ce marché lorsque le coût marginal est égal à la recette marginale. La différence entre la recette moyenne et le coût moyen supposé plus bas que le coût marginal, constitue le profit unitaire du monopoleur ou rente de monopole.

La différence fondamentale entre le capitalisme concurrentiel et le capitalisme monopoliste est bien connue. On peut l’exprimer brièvement en disant qu’en régime de concurrence l’entreprise individuelle « subit le prix » (Price Taker) tandis qu’en régime de capitalisme monopoliste la grande entreprise « impose le prix » (Price maker).                        

Le capitalisme monopolistique est un système constitué d’entreprises géantes. L’élément dominant, le facteur est constitué par le Grand Capital organisé en entreprises géantes. Ces entreprises maximisent le profit et accumulent le capital. Elles sont dirigées par des hommes d’entreprise dont la fortune est liée au succès ou à l’échec de la firme. L’entreprise géante et les hommes qui l’animent savent prévoir et faire des plans. Leurs initiatives mettent l’économie en marché, leur puissance la fait fonctionner, leurs politiques la mettent en difficulté ou en crise.

2- Caractéristiques de l’entreprise Géante dans un Système de Capitalisme Monopolistique

Le « type idéal » (pour reprendre le terme de Max Weber) d’entreprises géantes comprend un certain nombre de traits caractéristiques parmi lesquels nous pouvons isoler les suivants :

§               La gestion effective est aux mains des dirigeants, c'est-à-dire du conseil d’administration et des principaux directeurs. Les intérêts exogènes de la firme sont souvent représentés au conseil  d’administration en vue d’harmoniser la politique de l’entreprise avec ceux de ses clients, fournisseurs, banquiers, etc. …

§               Les dirigeants constituent un groupe assurant son propre renouvellement, chaque génération d’administrateurs recrute ses successeurs, elle les forme, les dresse et leur donne de l’avancement selon ses propres normes et ses propres valeurs. Une « carrière » comprend ainsi deux formes caractéristiques d’avancement : la promotion vers des positions plus élevés au sein d’une même compagnie et le passage d’une entreprise donnée à une entreprise plus grande.

§               Chaque entreprise cherche à s’assurer  l’indépendance financière, et en général elle y parvient par la formation en son sein de fonds demeurant à la disposition de la direction.

Ce qui doit être souligné, c’est le fait que la localisation du pouvoir à l’intérieur de la firme géante rend caduc le concept de « groupe d’intérêts » en tant qu’unité fondamentale de la structure de la société capitaliste. Ordinairement, on désigne sous le nom d groupe d’intérêts un ensemble d’entreprises ayant une même direction effective, le pouvoir se trouvant aux mains d’une banque commerciale ou d’affaires ou bien d’une fortune de type familial

3- Modes de Régulation en Situation de Capitalisme Monopolistique

La situation de monopole n’étant pas conforme à l’équilibre et la logique de marchés, l’Etat intervient pour essayer de rétablir l’équilibre ; les fonctions de l’Etat en capitalisme monopolistique ne se limitent pas au renforcement des monopoles et à la réglementation de leur activité. L’Etat, par la fiscalité, par ses dépenses et par sa politique extérieure, joue un rôle décisif dans le fonctionnement du système.

Deux types d'action peuvent s'exercer sur les monopoles : le contrôle dont le but est de rétablir la concurrence ; la nationalisation, qui substitue à un monopole privé un monopole public, sur lequel l'État pourra faire pression pour qu'il mène une politique de prix moins défavorable aux acheteurs.

1.     Politique de sauvegarde de la concurrence      

La puissance acquise dès le XIXe siècle par les trusts aux États-Unis explique que ces derniers aient été le premier pays important à se doter d'une politique antimonopoliste, par le vote en 1890 du Sherman Act, « loi (fédérale) pour protéger le commerce et l'industrie contre les restrictions illégales et les monopoles ». En fait, le Sherman Act fut d'abord surtout utilisé contre les syndicats ouvriers, la cour suprême décida, en 1940, que le simple fait d'une entente était une entrave à la concurrence, c'est-à-dire une circonstance mauvaise en soi et condamnable. Dans le Royaume-Uni,

la Monopolies Commission

, tribunal indépendant, fut instituée en 1948. En France,

la Commission

technique des ententes est le fruit d'un décret de 1953. Elle a été remplacée en 1977 par

la Commission

de la concurrence, aux pouvoirs renforcés. Citons enfin, en république fédérale d'Allemagne, depuis 1957, le Bundeskartellamt. Dans les pays de

la Communauté

économique européenne s'ajoute, depuis le traité de Rome, la réglementation communautaire : l'article 85 du traité interdit « les ententes qui [...] ont pour objet ou pour effet de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence à l'intérieur du Marché commun ». L'article 86 condamne l'abus de position dominante ; c'est en vertu de cet article qu'a été déclaré illégal en 1964 un accord d'exclusivité à protection territoriale absolue accordant un véritable monopole territorial de vente, qui permettait de pratiquer entre

la France

et l'Allemagne une discrimination de prix allant jusqu'à 30 et 40% (affaire Grundig-
Consten).

    D'autre part, l'article 37 du traité oblige les États membres à aménager progressivement leurs monopoles nationaux à caractère commercial de façon telle qu'à l'expiration de la période transitoire soit assurée l'exclusion de toute discrimination entre leurs ressortissants. C'est ainsi qu'en France le monopole des poudres a dû s'ouvrir à la concurrence pour les explosifs civils, et

la S.E

.I.T.A. fabriquer et vendre des tabacs étrangers. L'Italie a supprimé les monopoles d'importation des bananes et de la quinine.

2.     La nationalisation         

La nationalisation constitue l'arme ultime contre les monopoles. En France, elle figure au programme des partis marxistes qui la firent inscrire dans le préambule de

la Constitution

de

la IVe

République : « Tout bien, toute entreprise dont l'exploitation a ou acquiert les caractères d'un service public national ou d'un monopole de fait doit devenir la propriété de la collectivité. » En fait, lorsque fut ratifiée

la Constitution

de 1946, la force d'expansion de la deuxième vague des nationalisations était déjà épuisée. La première fut le fait du Front populaire, mais il s'agissait alors surtout pour l'État de contrôler plus étroitement soit des entreprises bénéficiant de subventions - telles

la S.N

.C.F. et

la Compagnie

générale transatlantique -, soit des entreprises travaillant directement pour

la Défense

nationale (aéronautique). Au contraire, la vague de

la Libération

était inspirée par une conception économique précise : mettre sous le contrôle direct de l'État les grands secteurs de base de l'économie (M. Maillet) : Charbonnages, E.D.F., G.D.F. notamment.

Conclusion

Le capitalisme fut un phénomène qui a bouleversé l’histoire de l’économie dans le monde, ce système fondé sur la théorie de la valeur et de la plus value sur la force de travail est apparu au cours du 19ème siècle en Angleterre. Le capitalisme est fondé sur deux théories, à savoir la loi de la valeur selon laquelle chaque bien doit avoir une valeur d’usage et une valeur d’échange et la théorie de la plus value sur la force de travail.

A son apparition, le capitalisme a pris une forme concurrentielle caractérisée par l’existence d’un grand nombre d’entreprises individuelles et de la conception de nouvelles formes d’organisation du travail notamment par F. taylor et Henri Ford. Le capitalisme concurrentiel est apparu au début du 19ème siècle jusqu’aux années 1873 : période de déclenchement d’une énorme crise caractérisée par une baisse de la demande, des taux de croissance de la production agricole et industrielle et une chute des prix. Pour subsister à ces crises, les entreprises ont dû s’unir laissant ainsi apparaître un système de capitalisme monopolistique caractérisé par l’existence d’entreprises géantes avec de nouveaux modes de gestion et de très grandes assises financières.

K. Marx a consacré une grande partie de sa vie et de ses ouvrages pour la lutte contre le capitalisme et plusieurs économistes se sont interrogés sur l’avenir du capitalisme ; ce système est en effet confronté à des défis redoutables : la mondialisation pose le problème d’une gouvernance mondiale pour faire face aux inégalités de développement et aux problèmes écologiques.

Le choix de l’économie de marché est compatible avec une grande diversité de mode d’organisation sociale. Chaque pays peut choisir comment il entend répartir les richesses produites et organiser la cohésion sociale.


[1] KARL MARX : philosophe, économiste et théoricien allemand (1818-1883) auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux droits des ouvriers dont principalement Le Capital (1858). Pour Marx, l’histoire humaine repose sur la lutte des classes : le prolétariat. En 1864, il est l’un des principaux dirigeants de l’Ire internationale, son objectif : l’abolition du capitalisme.

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