Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Nasri...Always
Derniers commentaires
18 mars 2008

le capital intelligent

Par capital intelligent, nous entendons le capital qui comprend la spécificité des problèmes de faire affaire dans un secteur et d'y innover. Si la source de l'investissement - qu'elle soit industrielle ou bancaire - ne comprend pas cette spécificité de l'industrie, elle peut difficilement y évaluer les risques. Pourquoi le climat financier actuel est-il défavorable à l'investissement patient et intelligent ? (Ici, j'utilise des éléments d'une conférence d'ouverture sur les impacts de la crise financière en Asie quant aux investissements dans l'innovation que j'ai été invité à présenter lors une Conférence de l'OCDE à Taipei, Taiwan en avril 1998). Prenons un exemple: La déréglementation financière des années 1980 qui a donné accès à toutes les institutions -en particulier aux groupes industriels - au lucratif marché des changes -FOREX -permet à tous de spéculer avec les réseaux électroniques à la baisse et à la hausse, jusqu'à 30 fois par jour sur toute monnaie supposée sur ou sous-évaluée. Ce marché du FOREX est tellement lucratif que, par exemple, le groupe industriel Thomson-CSF y fait plus de profits annuels par ses services financiers internationaux que dans investissements industriels. Depuis la déréglementation en réponse à de tels instruments volatiles très rentables ont été créé une série de dérivatifs financiers et instrument de financement à court terme. Leur effet est particulièrement aigu aux États-Unis où la préférence pour ces investissements à court terme est accusée, ce qui a fait conclure à Michael Porter, le gourou de la stratégie de Harvard que les États-Unis possédaient un" capital disadvantage ". Le " payback period " maximum acceptable diminue. Plus récemment, la peur d'une dépression économique a suscité une hésitation généralisée à dépenser et à investir. Le Financial Times et le Wall Street Journal en octobre 1998 parlaient d'une possible absence généralisée de liquidités qui fait qu'il est même impossible de revendre certains actifs financiers. Depuis la crise financière en Asie - la seule région du monde à forte croissance et donc où l'investissement à long terme peut trouver un ROI intéressant - il y a eu une fuite de toute investissement vers les plus certains: les obligations US, Allemandes et maintenant libellées en Euro. Les modes de financement les plus propices à la technique et l'innovation En fonction des difficultés et problèmes énumérés, les moyens privilégiés de financer le développement technique, sont, selon moi: • 1: Capital à risque interne L'exemple classique est celui de la firme 3M. Systématiquement, elle suscite et encourage l’intrapreneurship. Je vous en ai déjà parlé. Mais cela implique qu'elle finance ces ventures, gageures. Après un temps, la firme 3M va évaluer si elle garde le projet à l'interne où si elle parraine la création d'une nouvelle firme. Mais au départ, le capital à risque est interne. Pourquoi est-ce, selon moi, l'instrument que j'ai recommandé au gouvernement chinois et à la ville de Beijing? Parce qu'il s'agit de capital intelligent qui connait très bien et de très près le secteur il est donc un meilleur évaluateur de risque et d'incertitude et mieux à même d'être patient quand il le faut. Même dans le cas du spin-off externe le parrainage va diminuer les montants des investissements relationnels de la nouvelle firme. • 2: Les prêts hypothécaires sur actifs Beaucoup de nouvelles entreprises ont commencé par une hypothèque prise par l'entrepreneur sur sa maison ou d'autres actifs car seul ces prêts à long terme vont pouvoir accommoder la durée nécessaire de la gageure innovatrice. L'emprunt en contrepartie hypothécaire d'actif est donc un moyen naturel de financer les investissements de développement technique. • 3: La prise et l'augmentation des actifs Une firme innovatrice qui connaît déjà un début de succès peut inviter et chercher la participation et l'augmentation de ses actifs. Le financement de la croissance de Softimage par la prise de participation de Microsoft est un exemple. Toutes les institutions financières ne peuvent pas faire cela. Au Canada, nous sommes défavorisés en ce domaine par l'Acte Bancaire lui-même, par rapport au É.U., la France et l'Allemagne qui possèdent des banques d'investissements et peuvent ainsi prendre des participations dans des entreprises industrielles ou de service. Au Québec, cependant, avec la Caisse des Dépôts et la SDI nous avons des institutions équivalentes. Cette solution pour trouver des sources d'investissement comporte un risque pour la firme, car le droit de regard de l'investisseur n'est pas toujours forcément intelligence adaptée à la situation. • 4: Les obligations de long terme pour l'infrastructure Pour les gouvernements et les localités mais aussi de manière croissante pour les grandes firmes c'est un instrument d'investissement à long terme. Parfois ces " long term debentures " sont associés avec des clauses hypothécaires ou avec des droits de royautés d'exploitation des infrastructures installées. • 5: L'auto-financement et le ré-investissement des profits Cette solution n'est malheureusement disponible que pour les firmes qui ont déjà eu des succès quant à leurs investissements technologiques c'est-à-dire ce 30% des firmes vues plus haut. Cela ne résoud en rien le problème de la grande majorité des firmes qui investissent dans le renouvellement que se soit par l'adoption des innovations des autres ou l'innovation proprement dite. En particulier, cela ne résoud en rien le problème des nouvelles firmes innovatrices qui lancent des nouveaux produits et services. Attention: Danger! Mode de financement à éviter à tout prix: financer le long terme sur les fonds de roulement Cela vous paraît probablement évident en particulier à partir de vos cours de finance. Et pourtant une telle pratique est la cause récurrente de l'étranglement de jeunes firmes en croissance qui ont des actifs techniques considérables et d'avenir. Souvent elles sont gérées par des techniciens sans expérience d'affaire. Parfois, un gérant ayant une propensité au risque innovateur devrait savoir mieux ou sait déjà mieux, mais prend néanmoins ce risque supplémentaire.

Publicité
Publicité
Commentaires
Nasri...Always
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité