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Nasri...Always
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7 mars 2010

Les armes de destruction massive de la Grèce

Merci à Cécile Chevré.

                  

Découvrez comment investir sur les marchés émergents                                      

Si vous avez ouvert un journal économique ou financier  hier ou aujourd'hui, vous n'avez pas pu échapper à la Grèce. La Grèce et ses  mesures de restriction budgétaire, la Grèce et ses obligations, la Grèce et  l'Allemagne, la Grèce et la France, la Grèce et l'euro...                   

Faut-il s'inquiéter pour la Grèce ? Et de manière  plus générale d'un krach obligataire mondial ? Après tout, les États sont  des spécialistes de la faillite. Depuis le début du XIXe s., l'Espagne a fait  faillite 13 fois, l'Allemagne et la France 8 fois, le Portugal 6 fois et la  Grèce 5 fois (soit tout de même 50,5 années de faillite pour la seule Grèce).  Et pourtant, ces États sont toujours bel et bien là. Les problèmes de  financement de la Grèce pourraient donc rester localisés et ne pas avoir  d'effet de contagion au reste des pays.

                  

Pourtant trois facteurs nous font penser que la crise des déficits grecque pourrait s'étendre, comme celle des subprime.

                  

La contagion
                  
Au départ, ce n'est pas grand-chose. Comme pour les subprime. Tout a commencé avec des soucis sur le marché immobilier  américain. Ennuyeux pour les personnes concernées, mais pas mortel pour  l'économie. Puis, la crise s'est étendue – par le biais des titrisations de  crédits – au marché des dérivés de crédits, puis au marché actions, puis au  système bancaire, puis, dans un magnifique krach, à l'économie toute entière.

                  

C'est ce qui se passe en ce moment. A peine les ennuis de la Grèce  avaient-ils commencé que l'Italie, le Portugal, l'Espagne ou l'Irlande étaient  sur la sellette. Mêmes causes (déficit, endettement), même conséquences  (crainte d'une faillite). Et certains économistes, un peu plus lucides que la  majorité, commencent maintenant à dénoncer ce que nous signalons depuis des  années : l'endettement délirant des États-Unis ou du Japon.

                  

La cupidité
                  
Monsieur le Marché  est maintenant habitué à un flot d'argent facile. Il y a pris goût et il en  veut toujours plus. Pouvons-nous vraiment le blâmer ? Après tout, on a offert  aux investisseurs de l'argent sur un plateau d'argent. Ils s'en sont servis.  Normal.

                  

Aujourd'hui, les investisseurs se jettent sur les  obligations grecques – l'émission d'obligations à 10 ans pour 5 milliards  d'euros a été un véritable succès – les pensant vraiment sûres car garanties  par la France ou l'Allemagne. Et en plus, elles offrent un attractif rendement à  plus de 6%. Conclusion, comme pour les subprime,  la cupidité règne sur les marchés et les investisseurs privilégient toujours le  rendement à la sécurité. Ils vont se brûler les ailes avec le marché de la  dette souveraine.

                  

La malhonnêteté
                  
C'est le plus flagrant des points communs entre l'actuelle crise obligataire  et celle des subprime. Le système  financier tout en entier repose sur l'avis émis par les agences de notation.  Elles ont estampillés "AAA" – soit normalement les investissements  les plus sûrs – les plus risqués des titrisations ou des fonds spéculatifs,  comme celui de Madoff. Elles ont préféré oublier que les titrisations de  crédits reposaient sur des crédits ultra-risqués accordés à des ménages qui ne  pourraient jamais rembourser.

                  

Aujourd'hui, elles feignent d'ignorer le déficit de pays  comme le Royaume-Uni, le Japon ou les États-Unis. Leurs dettes souveraines se  voient toujours accorder le fameux AAA. Et pourtant les signes de fissures ne  manquent pas : les   grands fonds se désengagent des obligations d'État et les obligations d'entreprises sont considérées par les assureurs comme bien plus sûres que les souveraines...

                  

Par bêtise ou par malhonnêteté, les agences de notations  préfèrent maintenir une apparence de sécurité sur le marché obligataire, quitte  à encourager la formation d'une bulle spéculative. Et les gouvernements pour  nous complaire, à nous électeurs, préfèrent continuer à nous fournir du pain et  des jeux à tout prix en faisant croire que cela n'aura pas d'incidence.

                  

Quand on met bout à bout ces trois facteurs, contagion,  cupidité et malhonnêteté, le potentiel de destruction de la crise des dettes  souveraines est le même que celui des subprime. Banques   d'investissement, fonds spéculatifs, banques centrales, investisseurs privés...  tous possèdent des obligations d'État. Un seul conseil : ne vous laissez  pas tenter par les sirènes des obligations d'État. Cela va faire mal...

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